Dans un royaume africain, par un jour peu ordinaire, au cœur du mellah, dans la semi-obscurité de la librairie La Chrysalide, de longues heures silencieuses passent à la pendule – une chouette noire avec un cadran sur le ventre. Tania, trentenaire mélancolique, assise sur son trône vert olive feuilleté d’or, songe combien il est nécessaire d’être persévérante pour vendre ces recueils de poésies qu’elle aime tant présenter en lecture.
La porte s’ouvre ; entre un jeune homme qui adore Apollinaire ; puis une jeune femme à la recherche d’Alcools.
Plus tard, le jeune homme recroisera la jeune femme, devant la vitrine d’une animalerie. Elle sourira à un poisson rouge, subjugué. Le jeune homme adoptera le poisson rouge et le nommera Spleen.
Ainsi Tania, un jeune homme, une jeune femme et un poisson rouge souffrirent-ils des affres de l’amour. Sonna l’heure de Salat Icha ; les patios et jardins de la médina délivrèrent leurs secrets.
Une statue inachevée est un conte. L’une des conteuses est marocaine ; elle a lu Kundera. La seconde, française, déclare que sa famille est originaire de Moravie. Elles se croisèrent en Bohème. Naquit ce texte écrit sous la pleine lune et les Perséides. Dans la nuit, une pluie délicate caressait les fleurs, une femme raconta l’histoire de son amour mort à la guerre, une libraire récita des poèmes d’Apollinaire, d’Abdellatif Laâbi et d’Anna Akhmatova. Le lendemain, un grand soleil resplendissait et de blanches lessives séchaient sur les terrasses de la médina, aussi blanches que l’albâtre d’une statue, inachevée.
Actée et jouée sur la scène facebookienne, probablement narcissique (MDR) – suis-je aimé·e ? – SOS MOTS SMS est une expérience menée par deux internautes francophones, Mohamed Rachdi, artiste plasticien, et Sarah B. Cohen, héroïne romanesque et poétesse.
En résonance de son projet Fragments de la Bibliothèque de Majnoun, Mohamed Rachdi postait chaque jour sur Facebook un mot en MAJUSCULES. Ses ami·e·s commentaient. Sarah B. Cohen le fit d’abord sobrement puis partagea quelques courts poèmes dont le titre et premier mot étaient le mot du jour proposé par Mohamed Rachdi.
Sarah et Mohamed convinrent alors de jouer, en messages privés, durant 36 jours, au jeu des 36 mots.
Chaque jour, Mohamed envoya un SMS qui ne contenait qu’un mot en MAJUSCULES. Sarah répondit par son mot du jour. Cette première succession de SMS navigua dans l’éther planétaire, entre Montpellier et Casablanca, SOS d’un Zodiac à la dérive, en quête d’un monde meilleur.
À Marrakech, la réorganisation des SMS dans l’espace temps fut confiée aux sortilèges de jeunes mains pures et innocentes qui tirèrent du chapeau une nouvelle succession des 36 mots, manuscrits, pliés en quatre.
Mohamed Rachdi et Sarah B. Cohen, en parfaite concertation assumée, rendent ainsi au réseau ce qui appartient au réseau et partagent SOS MOTS SMS, épistolaire aventure artistique de mots-graphies et poèmes.
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